L'Arbre Généreux de Shel Silverstein: The saddest child book EVER!!
C’est peut-être mon humeur maussade de ce soir qui me pousse à commenter ce livre pour enfant très émouvant, intitulé L’arbre généreux (The Giving Tree) et écrit par Shel Silverstein, mais je pense sincèrement qu’il en vaut la peine car il sème des idées auxquelles nous avons envie de réfléchir. Et il n'y a pas que les classiques et les essais qui méritent d'être analysés!
C’est l’histoire d’un arbre qui aime un petit garçon et qui l’aime en retour . Ils sont heureux ensemble et l’arbre, isolé apparemment, ne se sent pas seul car le petit garçon lui rend visite tous les jours. Il cueille ses feuilles, grimpe à son tronc, mange ses pommes, joue à cache-cache jusqu’au jour ou le petit garcon grandit et a d’autres préoccupations. Adolescent, il ramène un jour sa petite amie près de l’arbre et plus tard, lorsqu’il devient adulte, il ne rend visite à l’arbre uniquement pour obtenir quelque chose. Une fois, il dit qu’il a besoin d’argent et l’arbre lui offre ses pommes afin qu il les vende au marché. Une autre fois, il désire une maison et très généreux, l’arbre lui offre ses branches pour l’aider à la construire. Et une autre fois encore, le petit garcon qui a vielli demande plus de bois pour se faire un bateau et l’arbre alors coupe son tronc entier. L’homme a pris tout ce qu il a pu et l’arbre n’a strictement plus rien à lui offrir.. C’est ce qui lui dit lorsque l’homme revient près de lui mais ce dernier ne désire plus rien, il est vieux et fatigué. Il a juste envie de se reposer. L’arbre généreux lui propose de s’asseoir sur la « vieille souche » qu’il est devenu et tous deux se retrouvent. L’arbre est de nouveau heureux.
Quelques points importants à développer !
Tout d’abord, ce qui est frappant pour nous, adultes, qui lisons cette histoire, c’est la claire représentation de l’évolution de nos besoins dans notre vie à mesure que nous grandissons. Et c'est cela justement qui rend ce livre si triste! :) Au début, le petit garçon arrive à être heureux en compagnie de son ami, l’arbre ( qui est un personnage à part entière dans le récit), simplement en se balançant à ses branches ou en mangeant ses pommes. Il ne demande qu’à s’amuser et à passer du bon temps auprès de lui (tout en ignorant que par sa seule présence, il lui procure un bonheur sans nom.) Mais ce petit garçon a grandit au milieu du livre et ne pense plus trop à s’amuser. Il commence à délaisser l’arbre peu à peu.. Sur la page qui illustre « Mais le temps passa », nous voyons l’enfant de 14 ans environ, adossé contre l’arbre, le genou replié, le regard pensif.. Et sur la page suivante qui illustre « Et le garçon grandit », nous le voyons à moitié caché derrière l’arbre en compagnie d’une petite amie et un cœur supplémentaire est dessiné sur le tronc. ( Le cœur qui indique l’amour entre l’arbre et l enfant apparait dès les premières pages. L’enfant s’éloigne donc de son ami… Passé l’age de vingt ans, l’enfant lui demande de l’argent pour « s’acheter des trucs et s’amuser ». L’arbre essaie de le convaincre de s’amuser comme au bon vieux temps mais l’enfant avoue ne plus en avoir envie. Plus tard, il demande du bois pour la maison qu’il veut construire, dit « vouloir une femme et des enfants et a « besoin » d’une maison. Dans cette situation, l’arbre est un spectateur passif qui assiste à la disparition douloureuse et progressive de l’objet de son bonheur pendant que celui-ci agit en fonction de ses besoins sans se questionner et s’imaginer une seule seconde l l’impact négatif qu il va laisser sur la vie de celui qui subit aussi ces changements d’une manière indirecte. Comment concorder ces deux catégories de besoins ( on distingue les besoins qui évoluent et ceux qui stagnent) qui entrent en conflit dans le livre ? Car les besoins dans la vie de l’arbre ont cessé d’évoluer contrairement à ceux du petit enfant/homme qui désire toujours plus…D'emblée, l’analogie entre l’arbre et la mère/grand-mère est bien distincte. D'ailleurs, dans la version originale américaine, nous avons le pronom personnel "she" pour désigner l'arbre... L histoire de ce livre est intéressante car chaque lecteur adulte va être indéniablement renvoyé à son propre vécu et va ainsi repenser aux personnes dans sa famille qu'il a pu « délaissées » malgré lui parce qu'il en est ainsi dans la réalité: nos besoins changent et évoluent en fonction des différents stades de notre vie ET fatalement, cela va affecter notre entourage d'une manière ou d'une autre car c'est une autre vie que nous nous accaparons a chaque fois, nous la transformons et remplaçons certains acteurs.
Ce livre me fait penser à ma grand-mère notamment qui m’a vue grandir et m’éloigner (au sens littéral et figuré).. Elle aurait souhaité que je ne grandisse jamais et moi aussi, tiens!
« L’arbre généreux » : l’arbre qui donne plus qu’il ne reçoit. Il se donne corps et âme à l’enfant sans rien exiger de lui en retour, si ce n’est qu’un peu de son amour et de son temps en fin de compte. Sa dévotion et sa générosité sont sans limites. Comment est ce qu‘il peut autant aimer et donner ? (Ses deux mots sont indissociables ici..) Parce que tout simplement l’enfant est le rayon de soleil de sa vie. Il l’aime inconditionnellement et est prêt à sacrifier sa vie s’il le faut alors il ne compte pas et ne prête pas attention à tout ce qu’il fait . Jusque là, c'est assez simple : quand on aime vraiment, on peut donner et donner sans rien exiger en retour mais voici la vraie question qui se pose dans le livre : L'enfant peut-il lui rendre un jour tout ce que l’arbre lui a donné ? Cela nous fait penser à la mère qui consacre une partie de sa vie à élever son enfant et à l’aimer véritablement ( par aimer on entend, comprendre, accepter, pardonner certaines choses) sans se soucier si un jour l’enfant fera à son tour des sacrifices pour l’aider et lui donner tout ce dont elle a besoin. Il arrive que dans certains cas , les rôles peuvent finalement s'inverser. La mère vieillit et l’enfant adulte s’occupe de sa mère plus ou moins de la même manière qu’elle l’a fait pour lui quand il était plus jeune. Et dans d’autres cas, pour x raison, l’enfant ne rendra jamais à sa mère tout ce que celle-ci a pu lui donner au cours de sa vie . ..Et alors, que penser?
Penser qu'on finira tout de même par renvoyer l'ascenseur d'une manière ou d'une autre, pas à la personne concernée mais presque... La vie, c'est comme ça, elle est faite de cycles, étant elle-même un grand cycle: Comme disait Sportès: "Tout est cycle, cercle vicieux, éternel retour". C'est à dire que la Vie fera en sorte que vous en fassiez de même un jour ou l'autre pour votre enfant, vous l'aimerez inconditionnellement, lui donnerez tout ce que vous pourrez... Le monde nous reprends toujours ce qu'il nous a donné (ce qui est bien et pas bien, ça dépend de quoi on parle...!) Si vous ne pouvez pas vous occuper de votre maman à votre tour comme elle l'a fait pour vous, c'est pas grave, vous le ferez plus tard, vous deviendrez à coup sûr l'arbre généreux. Nous sommes tous des arbres généreux.
J'étais tout simplement a la recherche d'un livre qui pouvait m'aider a expliquer la vie en générale, pour un petit garçon qui
lui n'aura pas la chance de vivre ce qui est appelé pour tout a chacun une vie normale c'est a dire vivre un présent et un avenir : vieillir quoi...
Qu'elles doivent être ses interrogations, qu'a t-il compris ? Car a 9 ans ces enfants là grandissent bien plus vite...
Lorsqu'ilétait petit j'avais a ma disposition l'exemple du livre d'Eric-Emmanuel SCHMITT "Oscar et la dame rose". J'ai beaucoup pleuré en lisant cet ouvrage...
C'est une véritable leçon de vie!
Je ne puis me résoudre a cette annonce terrible ! et pourtant il e faut, je crois que ce qu'il fait le plus mal c'est la peur de ne
pas être a la hauteur des attentes de chacun de ma famille... Il est plus difficile d'être quitté, que de quitter ...
P.... de vie ! mais qu'elle est douce d'être véccue normalement!